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Il neige en Afrique...journal de bord...
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jann halexander
9 octobre 2013

Quand Yann Denis chante Allain Leprest – de la Chanson à l'heure actuelle...

 

 

montageAllainDenis

 

Extrait de conversation off avec un journaliste radio vendredi dernier

Lui : Dans le fond, Jann Halexander, vous savez que vous êtes plus connu que vous ne le pensez.

Moi : Possible. Dans ce cas, on ne m'en a pas informé.

Lui : Vous avez vendu des milliers de disques et de dvd.

Moi : Oui. Pas assez. Je ne suis pas sûr d'en avoir profité. Et est-ce vraiment si important ?

Lui : Des milliers de gens vous connaissent, en France, à l'étranger, depuis 10 ans.

Moi : Pas assez. Mais oui, sans doute. Et puis 10 ans...c'est à la fois beaucoup et rien. Ce n'est que le début en fait.

Lui : Et les festivals alors ?

Moi : Je ne suis pas invité aux festivals, en général. Alors je n'y vais pas.

Lui : Vous êtes passé à la télé, quand même.

Moi : Ah la télé. Oui, j'y suis passé. Si peu.

Lui : Enfin, on vous reconnaît dans la rue, non ?

Moi : Rarement. Mais peut-être l'ai-je voulu ainsi, tout cela. Je ne sais pas. La vie suit son cours, j'essaye de ne pas avoir de rancoeur particulière. Je ne pense pas être amer. Je suis très content déjà d'avoir pu faire de la scène, des disques, tout ça...de la façon dont je le souhaitais. Dont je le souhaite.

Lui : Mais pourquoi vous chantez ?

Moi : J'ai réfléchi à cette question, je n'arrive pas à répondre, sinon des platitudes. Je dirais que je chante pour sublimer la vie. Peut-être par égo surdimensionné. Peut-être parce que je veux apporter du rêve, de l'évasion, de la transcendance aux gens qui se déplacent pour venir me voir en concert.

Lui : Ou peut-être que vous aimez tout simplement ça ?

Moi : Oui. Je chante pour tout le monde. C'est vrai que cela me gêne quand on me dit, même avec gentillesse que je suis un chanteur pour initiés. Ou quand on me dit que les toutes petites salles me vont tellement bien. A part le Magique, non je n'aime pas forcément les toutes petites salles. Et j'ai été surpris quand certains m'ont dit être un peu déçus depuis que parfois, je chante dans des plus grandes salles, peut-être plus grand public. Mais je m'adresse vraiment à tout le monde. Après, tout le monde ne peut pas aimer, c'est une autre histoire.

Lui : On a les contraites de l'émission radio, c'est vraiment dommage que tout ce qu'on se raconte là, on ne puisse pas en parler à l'antenne. Mais bon, pour une autre émission plus longue, j'espère. Je voulais vous dire, c'est curieux mais on dirait que la crise du disque, des concerts vous passe dessus, comme si cela n'avait aucune prise.

Moi : ...disons que...d'abord être artiste c'est une façon de vivre, d'être, de s'adapter à tout un tas de situation, ce n'est pas un métier comme les autres, je ne suis même pas sûr que ce soit un métier. Puis on en France, malgré tout, il y a des aides variées, j'ai eu quelques mécènes, des coups de pouce, je suis bien entouré. Tant que ça durera, je profite. Si un jour, tout doit s'arrêter, et bien on verra. Mais je considère que la crise ne doit pas m'empêcher d'écrire des chansons. Chaque jour est un jour nouveau, avec son lot de bonheurs et de difficultés. C'est la Vie, en fait.

Lui : Parler de la crise vous gêne ?

Moi : Oui. Disons que les questions sur la crise de la musique, du disque sont devenues des questions un peu faciles, habituelles, on embête les artistes avec ça. On leur demande d'être des sociologues, des économistes, de décrypter les aléas du marché, de donner leur avis là-dessus. Alors que ce qui compte avant tout c'est l'oeuvre réalisée, écrite, chantée. Je souhaite personnellement qu'on me juge sur mes œuvres, en bien, en mal, peu importe. C'est aussi ce qui m'intéresse chez les autres artistes. Ce qu'ils créent. Pas forcément la façon dont ils créent. Je ne suis pas fan des making-of. C'est un peu de la perte de temps.

***

Habituellement, il n'est pas bien vu quand un artiste parle d'un autre artiste...de façon, disons...plus nuancée, plus approfondie que les 'à conseiller', 'j'aime', 'j'adore'. Mais il y a tellement de choses qui ne sont pas bien vues que finalement...enfin s'il fallait s'arrêter à cela, on ne dirait plus rien, on ne chanterait plus rien. J'ai très tôt dû me confronter aux us et coutumes du Show-Biz, puisque j'en fais partie, que je le veuille ou non. J'ai réalisé à quel point le monde de la chanson/de la variété, ce sont des clans, des idéologies, des courants, qui souvent s'affrontent, ne se supportent pas. Ce n'est pas mon problème et comme je ne pense pas appartenir à une famille artistique bien définie -on me l'a suffisamment fait comprendre, je me sens encore plus libre d'aller vaguement par ici, vaguement par là. Je ne m'intéresse pas au degré de notoriété des artistes, à leur compte en banque, j'ai autant de respect pour Mylene Farmer que pour Clémence Savelli. Si d'autres veulent ériger des cloisons, grand bien leur fasse. Il y a des artistes que je n'aime pas, et vice versa, ce n'est pas anormal, c'est la comédie des relations humaines.

Je n'étais pas fan d'Allain Leprest. J'aime 4 ou 5 chansons de lui, c'est tout. Quand il nous a quitté il y a deux ans, cela m'a fait un choc sur lequel je me suis exprimé il y a quelques temps déjà, mais je ne me suis pas senti obligé de dire qu'il était formidable, ou que la chanson s'en est retrouvée orpheline. La réalité est terrible car elle nous rappelle chaque jour que nul n'est irremplaçable. Je l'ai vu chanter sur scène au Limonaire, je n'ai rien ressenti. Ce qui m'a fait mal au cœur c'est d'abord sa fin, prématurée. Et puis parce que, qu'on l'aime ou pas, il existait par lui-même. Des artistes comme Allain Leprest, Morice Benin, Jean-Pierre Réginal, encore de ce monde, ceux-là, et tant d'autres sont la preuve qu'il est possible d'être soi, en dehors des top50, des charts, des vacarmes médiatiques, des félicitations des uns et des autres, des courants etc. D'exister par soi-même. Être soi, alors que la vie est tellement courte, c'est déjà pas si mal.

C'est sur le bouche à oreille que je me suis rendu récemment au Magique voir le spectacle de Yann Denis chantant Allain Leprest, accompagné au piano par Jean-Louis Beydon. J'avais beaucoup d'appréhension. J'avais peur de m'ennuyer, car le répertoire m'attirait peu. Et c'est là la force d'un interprète. Il n'y a pas besoin forcément d'être fan de Leprest pour aimer le spectacle de Yann Denis. Il s'approprie les chansons avec une façon assez désarmante. Il séduit, il y a quelque chose de magnétique en lui. Certes de la gravité mais aussi parfois de la belle légèreté, et oui. Pas de flonflons solennels, de révérence à se cogner la tête au sol. C'est un spectacle qui s'adresse vraiment à tout le monde, par un chanteur interprète jeune, ancré dans l'époque actuelle. C'est pourquoi non seulement je conseille autour de moi, ce spectacle qui continue au théâtre des Déchargeurs jusqu'au 20 décembre, mais en plus je compte y retourner moi-même, avec plaisir.

Jann Halexander

 

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30 septembre 2013

L'AVANT et L'APRES - JANN HALEXANDER en concert au MAGIQUE le vendredi 27 septembre (par FLOREAL DURAN)

Piano Solo [(c) Monique Hottier]2014

Le Magique par Kaldera 2009

 

Point de vue de Floréal Duran, 5 Mondes Management...


L'AVANT et L'APRES - JANN HALEXANDER en concert au MAGIQUE le vendredi 27 septembre.


La salle était bondée, l'ambiance conviviale et notre chanteur vedette a tout de suite su établir un lien de complicité avec le public. JANN HALEXANDER c'est à la fois une voix aux subtiles modulations et des textes d'une intense poésie. Qui d'autre que lui oserait interpréter une mélodie de Francis Poulenc dans un spectacle dit de "variété", qui d'autre que lui pourrait chanter des textes à l'humour cynique ou totalement décalés. Il y eut Guidoni mais la comparaison est risquée car chacun a son propre univers. Avec la sortie de son nouvel album "MOI QUI RÊVE", JANN HALEXANDER poursuit son chemin d'artiste sans concession qui chante ce qu'il aime. Désormais il se détache de son piano avec aisance et on a l'impression que sa voix, son répertoire prennent une autre ampleur. Il est évident qu'il va conquérir un nouveau public sans pour autant céder à la facilité. C'est à une telle démarche qu'on reconnaît un vrai artiste et non un faiseur de chansons.Ce soir là quelques amis étaient là pour chanter à ses côtés. On retiendra notamment l'hôte des lieux, MARC HAVET, qui chanta avec fougue et vivacité deux de ses chansons.


Seul petit bémol, l'exiguïté de la salle et son inconfort qui pourraient rendre rédhibitoire toute envie d'y retourner. Heureusement que l'accueil et l'acoustique compensent ces désagréments.'

9 septembre 2013

Interview de l'écrivaine Agnès Renaut par Christian de Montagu

 

Agnès Renaut par Jann Halexander

 

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Interview de l'écrivaine Agnès Renaut par Christian de Montagu pour le site Neiges Africaines...

Vous venez, si j'ose dire, du monde de l'écriture, Jann Halexander, plutôt de la chanson, voire de la variété, comment en êtes-vous venus à collaborer ensemble pour créer un disque ?

         Dans une rencontre d’affinités, il y a toujours un mystère. Comme si, en croisant par hasard nos pas, on se rendait compte que certains de nos chemins passent par la même géographie. Disons, quelque part dans une planète qui joue des coïncidences. Et puis, il y a une évidence. On s’aperçoit qu’on a quelque chose à créer ensemble. Alors, on ose. Moi, je rêvais d’un chanteur pour certains de mes textes, j’ai découvert Jann, son style, son univers. Et Jann aime, dans sa planète musique, y faire entrer les autres, parler d’eux… ou les laisser parler. Il a laissé entrer mes mots. Et cela a donné Moi qui rêve


Dans Moi qui rêve, la chanson dont vous avez écrit le texte, il est question de voyage et de sensualité, de don de soi aux Autres : dans l'absolu, ce sont des thèmes qui vous obsèdent ?

         J’ai écrit ce texte dans le désir d’un ailleurs. Dans cet élan vers l’inconnu, vers l’Autre mais aussi cet autre en moi, cette altérité secrète, ce sentiment d’étrangeté. C’est là que se niche mon obsession. C’est là aussi, je crois, que se tisse le lien profond entre soi et les autres. Si quelque chose me hante dans l’écriture, c’est cet espace vacant, mouvant, entre soi et l’autre de l’autre côté, sur l’autre rive. Et dans ce mouvement, l’écriture puise dans le sensoriel, les images mais aussi les autres sens. Pour moi la sensualité n’est pas obsédante car elle n’est pas de l’ordre de l’idée. C’est une matière concrète, sensible, infinie, elle est ma « terre d’écriture », ce dont je suis faite. La sensualité est aussi la voie royale pour aller au-delà de soi, pour se relier aux autres. Je ressens la poétique et la sensualité comme deux fibres vibrantes du vivant. Sans éviter la douleur et sans peur de la joie.

Quelle différence entre écrire une chanson et… écrire un roman ?

         J’écris, sans me poser ce genre de question. Dans la vie comme en écriture, peu m’importe le genre. Car la vie, comme l’écriture, au point de départ de l’inspiration, déborde et brouille les catégories. J’écris un poème qui devient chanson, un texte qui devient roman ou théâtre, un instantané qui devient nouvelle. Il y a l’écriture et ensuite la forme, variable, qui permet de s’inscrire dans un format et un contexte, d’atteindre un public. J’ai longtemps écrit des poèmes avant d’aborder des formes romanesques. Je préfère les textes courts, à court de souffle, ciselés. Ce qui se prête à la poésie, à la chanson, à la nouvelle. La différence entre l’écriture d’une chanson et celle d’un roman, en dehors de la question de longueur de temps et de phrases, est la destination du texte qui va influer la forme, car la lecture solitaire d’un roman  est un autre espace que l’écoute partagée d’une chanson en concert. Ce n’est pas le même travail d’écriture mais c’est le même travail des mots, avec la même exigence.


Serge Gainsbourg, connu pour ses multiples frasques, ses propos facilement provocateurs, disait que la chanson était un art mineur, qu'en pensez-vous ?

         Gainsbourg était avant tout un grand artiste. Sa provocation est à considérer au regard de son exigence, de son envie de secouer les esprits, de pointer l’arrogance et la médiocrité du showbiz. Dire que la chanson est un art mineur, alors même qu’il a contribué à faire de la chanson un art à part entière, un art conjugué de langage, de musique et de poétique, me semble une manière de pourfendre les « variétés » en tant que production industrielle de masse et consommation abêtie, un coup de colère contre les usiniers de la chanson marketée. Il pointe ce qui est plus haut, la musique. En esthétique, la poétique est l’art le plus proche de la musique.  Je dirai que Gainsbourg dénonce ainsi, non pas ce qu’est la chanson, mais ce qu’on en a fait…


Qu'est-ce qui vous marque dans les chansons de Jann Halexander ? Votre chanson préférée de son répertoire, de ce que vous connaissez, à ce jour ?

         Plus qu’un chanteur de variétés, Jann est un chanteur en variations. Je dirai même « en libre variation ». Ce qui me frappe, d’une chanson à l’autre, c’est l’incroyable variété des thèmes, des compositions, voire leur éclectisme. Il joue de différents registres, sombre, mélancolique, réjoui, moqueur ou sarcastique. Et il ose, il y va, il prend le risque, celui de composer une pépite d’or ou un amusement sans façon. Pourtant, on reconnaît JH. S’il échappe aux catégories de « style », de fait il en a un : le sien. Bien à lui. C’est une planète qui lui ressemble : il fait sa chanson comme ça lui va. Ma chanson préférée est Un cèdre sur le toit… Chaque fois que je l’écoute, je ressens une émotion à fleur de larme. Le texte est superbe, la voix entre ciel et terre, la musique en évidence…C’est une chanson parfaite.

Rêver

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10 août 2013

Traduction italienne : L'ITALIEN / traduzione italiana: l'Italiano (chanson/canzone - JANN HALEXANDER)

 

COVER

L'Italiano

(Testo/Musica : Jann Halexander, 2013, Label T.H/Lalouline Editions)

Mario, eroe oscuro...
Mario, nera era l'acqua...

A giocare nei fiumi d'argento,
Senza sentire più l'odore del vento,
A ascoltare che non ha lo stesso sangue
Di quelli che buttano la fruttaŠ

Sul gelido prato di Milano
Tra due scandali in TV, storie di amanti,
L'italiano vinceva con la rabbia
Di chi fugge il tempo ...

Mario B., Mario B., Mario B. di Sicilia
Perché continuare questa Comedia
Mario B., Mario B., di fronte a tutti quelli che violano
Come riesci a giocare, indebolire non basta !
 
E valgono la pena tutti i palloni del mondo ...

A saltare tra insulti e applausi,
A mostrare il petto in prima pagina dei giornali,
A disturbare le certezze in ordine
In tutti i piccoli cervelli ...
E l'Italiano, con i capelli neri come sua pelle,
Fa mordere i loro cappelli a tutti i stronzi
Il Signore fa di ogni gol l'Assoluto
Lui, il grande Re dei MachoŠ

E valgono la pena tutti i palloni del mondo ...

Nei flussi di violenza, amore che si allontanano
Nella sua strana Italia, fatale erano le notteŠ

9 janvier 2013

Ceci était l’Afrique…

Afrique

 

En accompagnant mon père il y a deux jours à la zone d’embarquement pour Moscou, je réfléchissais à l’étrangeté de nos vies, qui passent, filent et qui nous donnent si peu l’occasion de nous retourner et de méditer sur les années passées.  Mon père avait passé de longues semaines en France, un mois au Gabon pour régler quelques affaires puis là, retournait dans les neiges russes, qui lui étaient familières depuis déjà plus de deux ans. Lorsque je dis aux gens, je vais voir mon père, on me dit : ah tu vas retrouver le soleil du Gabon. Je rectifie : non, je vais en Russie, c’est là qu’il travaille. Moscou fait partie de mes repères, le quartier Proletaskaya de ma psyché. Et le Gabon natal, dans tout ça ? 

               Il devient une sorte d’image lointaine…qu’en reste t-il, à part origines, des souvenirs, des photos ? Je n’y suis pas retourné depuis si longtemps. Je serais incapable de dire si le pays me manque. La vie fait que je n’y suis pas encore retourné. Et les images des souvenirs se brouillent, deviennent floues, surtout quand on refuse de se laisser à l’idéalisation du pays natal. Je n’aime pas l’idéalisation.

               Du coup la parution  en 2009 du roman Ceci n’est pas l’Afrique, par ma mère, qui y a racontait ses années passées à Libreville fut comme une sorte de soulagement, de remise des pendules à l’heure. Au fur et à mesure que se succédaient les pages, les saveurs, les images, les mots, les ambiances revenaient, ce n’était plus quelque chose de lointain, ce n’était plus du vieux vécu, de l’abstrait mais du concret.

Je pense à l’atanga, en premier lieu, un petit fruit violet étrange, oblong, que mon ami n’aime pas du tout. Je pense aux badamiers qui parsemaient la capitale. Dans le récit de Maman, la nostalgie ne pointe jamais le bout de son nez. C’est peut-être dommage mais c’est mieux ainsi, je crois. C’est un récit vivant, je songe aux descriptions du climat équatorial, de la moiteur de la saison des pluies à la fraîcheur des saisons sèches. Aux hibiscus, aux bougainvilliers. A l’importance de la moustiquaire. Mozart, Sinatra dans la voiture climatisée. Les samedi après-midi à la piscine tantôt du Méridien, tantôt de l’Intercontinental, à manger des glaces. Les marchandes de beignets. Les matitis (bidonvilles). Les pontes et leurs femmes dans la grande galerie commerciale de M’bolo. La saleté des rues. Les sacs en plastique qui polluent les plages. Les billes de bois flottant au large de Port-Gentil. Les coupures d’électricité. L’excursion à Lambaréné, la ville du fameux Docteur Schweitzer. La sorcellerie, qui empoisonne la vie de tant de gens. Qui rend ce pays si étrange, où il ne faut pas croire en la gentillesse. Où tout le monde se méfie de tout le monde. Quelque chose de difficile à faire comprendre aux gens extérieurs qui n’y connaissent rien et veulent absolument tout aplanir en disant : c’est partout pareil.

Enfin, l’Afrique vécue, c’était Libreville, son bord de mer, le boulevard triomphal ; le centre-ville, ses cinémas, ses bars, ses restaurants chinois, italiens, la fête du Beaujolais nouveau, les buffets du dimanche dans les hôtels, bref rien ne qui puisse correspondre à l’image idéalisée d’une Afrique misérable, sans eau, sans électricité, avec des gens en haillons et des animaux dangereux à chaque coin de rue. Tintin au Congo faisait figure d’œuvre sympathique et anecdotique et je ne me souviens pas avoir entendu des gens parler d’une Afrique forte, digne et dominatrice qui attendait le moment venu pour se relever. Ce sont des choses qu’on entendait dans la diaspora. Mais pas dans le Gabon quotidien. Où les gens voulaient vivre, simplement. Veulent vivre. J’avais peur que le roman de ma mère passe totalement inaperçu. Evidemment, on n’en a pas parlé assez mais beaucoup plus que je ne l’aurais cru. Il m’est arrivé des fois de tomber sur une connaissance me disant : tiens, au fait j’ai lu le livre de ta maman. Maman n’a pas joué, effectivement, comme le disait, je crois, Luc Melmont, du blog Culture et Chanson, les femmes blanches délaissant tout leur occident pour s’africaniser à l’extrême (car que veut dire vraiment être africain, au fond ??), elle a vécu sa vie de femme affrontant les bons comme les mauvais moments de la vie là-bas. Il y a un côté Philippe Delerm au niveau de la légèreté de certains passages. Mais quand la gravité est là, parce qu’on ne peut l’éviter, alors il y du Nadine Gordimer et on réalise que ce Ceci n’est pas l’Afrique n’a pas été simplement écrit par une femme française expatriée, mais pas une femme blanche devenue une femme africaine blanche ancrée dans son époque. C’est le bienfait de ce bouquin, que l’on peut trouver dans les fnacs, sur amazon, priceminister etc…

Jann Halexander

http://www.priceminister.com/offer/buy/103514102/anne-cecile-makosso-akendengue-ceci-n-est-pas-l-afrique-livre.html

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=30946

http://www.amazon.fr/Ceci-lAfrique-Recit-Fran%C3%A7aise-Gabon/dp/2296111386

http://cecinestpaslafrique.blogspot.fr/

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10 octobre 2012

Nos envers-vies par le chanteur Nicolas Duclos

IMGP2122

Je garderais toujours un délicieux souvenir de la naissance du premier album de Nicolas Duclos. Cela faisait quelques temps qu’il chantait dans des salles parisiennes, comme le Magique, avait fait mes premières parties au Darius Milhaud, à l’Archipel, au Tremplin Théâtre. Et là, enfin, l’album, oui quelque chose d’émouvant parce que les conditions dans lesquelles cet album vit le jour étaient l’amitié même, la convivialité.

C’était chez ma mère, dans le petit salon. A Angers. Nicolas au piano, le preneur de son, maman prenant son café, moi lisant un vieux bouquin sur l’Afrique Australe, ma sœur passant faire un petit coucou, le chat qui tourne autour de tout le monde, nous discutant entre les prises, de choses parfois sans rapport avec la musique. Et puis pendant les prises, concentration totale. Et les musiques simples et solaires se suivaient les unes les autres pour donner de très belles chansons : Ca passe ou ça casse –belle ouverture du disque-, la Fin de l’innocence (titre de l’album), La vie est belle (une de mes préférées, sans conteste), Vie de couple avec chien (que j’ai souvent chantée sur scène), L’Envers-vie, Mon voisin (ah celle-là, on a tous un voisin casse-pied !), le Jeux des agneaux, Aphrodite (que je chanterais tôt ou tard), La chanson du Mas, des Histoires absurdes, des Déclics, Ciel, étoiles, mur (renversante par son atmosphère), L’erreur de casting (la première chanson que j’ai entendue de Nicolas Duclos), Les boules à neige, et la très belle chanson de clôture, celle qui arrache des larmes aux yeux tellement elle nous parle, sur l’amour d’un fils à son père, nostalgique sans pathos, un chant d’amour discret et profond, Depuis ce jour-là.

pochette

 

            Voilà. C’est un très bel album de 15 chansons. Je vous encourage à le découvrir. Parce que Nicolas Duclos chante nos vies, nos quotidiens mieux que beaucoup de chanteurs à texte trentenaires. Qu’il n’y a pas de narcissisme. Que de Chambery au Malawi, on peut l’écouter avec le même entrain, la même joie, la même émotion. Parce que la musique y a son importance : trop souvent, en chanson, le texte prime sur la musique, ici il n’en est rien. A écouter chez soi quand on est morose.

Parce qu’après on va mieux.

            Jann Halexander

Découvrir l’album, se le procurer :

 www.nicolasduclos.fr / nicolas.duclos.chanson@gmail.com

 

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